Dominique Quélen, poète en résidence à la Villa La Brugère, est venu animer des atelier d’écriture avec deux classes de 2de et rencontrer les élèves de terminales HLP (Humanités, Littérature et Philosophie) pour une discussion littéraire.

Il a expliqué que pour lui, l’inspiration vient des mots pas des idées en rappelant l’étymologie du mot "poésie" : en grec ancien, le verbe poiein signifie « fabriquer, construire, faire ». Sa vocation vient de la lecture des Chants de Maldoror de Lautréamont, texte découvert très jeune auquel il n’a rien compris. Mais il y a découvert la force de la poésie : ce n’est pas gênant de ne pas comprendre, du moment qu’on sent qu’il se passe quelque chose dans le texte.

Dans un poème, il trouve que c’est intéressant d’enlever le début et la fin pour laisser le lecteur prendre sa place. C’est comme laisser l’oeuvre ouverte pour qu’il puisse y entrer. Il aime les citations suivantes de Jacques Roubaud : "la poésie ne dit rien. Elle dit ce qu’elle dit en le disant" et d’Eluard : "Le lecteur fait la moitié du travail".

Quand Dominique Quélen écrit, il cherche un équilibre, pas forcément un sens. Il a connu une période de page blanche pendant sa vie. Pour retrouver l’élan créateur, il s’est imposé une contrainte : celle d’écrire 1000 signes / jour et cela a marché. Il a insisté auprès des élèves pour qu’ils et elles fassent oeuvre de lecteurices car il est important de se forger sa propre bibliographie. Il leur a dit d’y aller à fond quand ils/elles aimaient un.e auteurice.

Pour les ateliers d’écriture, il a utilisé des pages de vieux romans déchirés que les élèves ont travaillées selon la méthode poétique du "caviardage" de Lucien Suel et il leur a également fait compléter (sans qu’ils et elles l’aient lu avant) un texte poétique de Raymond Queneau après l’avoir découpé. Une fois passée la surprise en découvrant les consignes, les élèves ont joué le jeu de bonne grâce et produit de jolis textes !